Premiers cris, premier état des lieux. A tâtons prendre connaissance de son nouvel environnement. Contrat signé, un CDD. Un bail accordé. Locataire, pas propriétaire. Intitulé : « De passage, fais de ton mieux ».

Temps de suspension, souffles coupés, respirations saccadées, temps de vide, apnées, cris, pleurs, émotions à tout va, jours heureux, moments volés, des « oh ! » et des bas ! Expériences, apprentissages, découvertes, déconvenues, désillusions, moments de grâce ou de disgrâce.

Bienvenue à ma maison !

Des cycles qu’en tant qu’êtres de mouvements nous tentons de suivre. Bon gré mal gré. Tantôt funambules sur un fil en quête d’équilibre perpétuel, tantôt surfeur aguerri à la recherche de la meilleure vague.

Nous passerons notre vie à essayer d’être : être plus heureux, être plus performants, être plus productifs…

Et dans cette course effrénée nous en oublions souvent l’essentiel : être tout simplement.

Alors, notre course s’arrête nette. Faux départs ou déclarés forfait. Une épreuve, un grain de sable vient enrailler la machine et c’est « game over ». La partie peut sembler perdue et les dés semblent pipés. En arrêt forcé. Pause. Arrêt sur image.

Que reste-t-il ? Plonger dans les profondeurs de son être, côtoyer ses démons et se rendre compte que notre pire concurrent n’est autre que nous-mêmes. Inclure la souffrance dans son quotidien, lui faire une place sur le podium. Et vivre sa traversée, celle qui nous est destinée. Certains la nomme « nuit noire de l’âme ». Peu importe quel nom nous lui donnons, elle est là. Elle nous met KO, nous dépouille de l’inutile, nous relaie en deuxième division. Nous revenons alors à l’essence même de qui nous sommes, dans notre nudité la plus absolue. Comme un nouveau-né, nous réapprenons tout. Nous découvrons tout. Reset. Reprogrammation du système. De croyances, de foi, en soi, en la Vie, en l’autre. Perte de sens, des sens. Et le souffle revient. Il se fait nouveau, cadeau. Il nous ouvre, nous découvre. La mue est passée. Seconde peau. Comme si on avez gratté le vernis pour laisser apparaitre le noyau. Pas brut, pas mûr. Bien plus que cela. A nous. Juste à nous. A ce que nous sommes en l’état. Rien d’autre à faire, juste à être. La respiration se fait plus douce.

Le soleil nous réchauffe le cœur et l’âme. Un nouveau jour se lève. Il n’y a rien à faire. Juste à être.