Au détour d’un rayon d’un magasin, j’observe ce couple en pleine réflexion. La tension est palpable. La question semble d’une importante capitale et prendre l’allure d’une réunion au sommet improvisée en plein milieu du rayon des décorations de Noël. Monsieur et Madame ne sont pas d’accord sur les couleurs, les figurines… Madame semble prendre cela très à cœur. Monsieur lui s’investit, mais de loin. Et Madame qui insiste lourdement pour choisir aujourd’hui car Noël c’est dans 47 jours !!! Et ça y est Monsieur est en panique !
La période de Noël approche gentiment et avec elle sa hotte remplie de charge émotionnelle qui peut vite devenir angoissante et oppressante pour certains.
Les fêtes de fin d’année renvoient forcément à notre propre histoire, à l’enfance, à la famille, et à la place que l’on occupe au sein de celle-ci. Selon notre propre vécu, cela peut être associé à une fête enjouée et chaleureuse ou vite se transformer en cauchemar…
Et dans ce dernier cas, chaque année, elle revient avec son lot d’indigestions.
Comme une injonction qui inviterait fortement à ressortir le même masque que l’année précédente. Celui qui permet de faire face à la fameuse réunion de famille et tout le package qui va avec. Car impossible de ne pas y aller (confit de loyauté bonjour !), comment les autres le prendraient ?
Prendre sur soi. Faire bonne figure, comme si tout aller bien. Faire comme si rien ne s’était passé. D’ailleurs, pour tout le monde il ne s’est rien passé. Tout le monde va très bien car ce soir c’est la fête et rien ne doit venir troubler ce moment de joie…
Alors, certains ravaleront, refouleront une fois de plus, car c’est bien comme cela que l’on fait non ? Ne surtout pas faire de vagues. Continuer de sourire aux fameuses blagues de Tonton Richard, répondre gentiment aux remarques insistantes de Tata Yvette « Alors, c’est pour quand ce bébé ? », remercier chaleureusement pour ce énième cadeau à côté de la plaque dénué de recherche personnalisée. Enchainer les plats, le décompte et le « Joyeux Noël » !!!
Noël est dans 47 jours et pour certaines personnes le rapport à la famille, aux secrets de famille, revient sur le devant de la scène. Et le pire c’est que ces personnes se sentent coupables de ne pas aimer les fêtes.
Alors, pour ce que ça vaut, j’ai envie de vous dire que vous ne devez rien prouver à personne, que votre histoire vous appartient dans la mesure où si ces moments sont douloureux et réveillent des souvenirs insoutenables, vous avez le droit de passer votre tour sans passer par la case « prison » ou de décider de remettre chacun à sa place pour prendre la vôtre.