#5 – Le pouvoir et la puissance des mots…

#5 – Le pouvoir et la puissance des mots…

Les mots ont une vibration. Chaque mot que nous utilisons va donc émettre une énergie.

Ils ont le pouvoir de guérir, de soutenir, de consoler, d’épauler, de réchauffer, de motiver, d’envelopper, de porter, d’inspirer, de soutenir et d’aimer.

 Tout comme ils ont le pouvoir de mettre à terre, de détruire, de blesser, de raviver, de rabaisser, et de briser.

Il y a des expressions qui sont entrées dans le langage courant, que nous utilisons de manière anodine et que l’on pense sans conséquence. Et pourtant…

Parmi elles, « faire son deuil ».

On vit un deuil, on le subit parfois, mais FAIRE, implique forcément une action volontaire de la personne, une charge de plus que l’on inflige inconsciemment à une personne qui vit déjà quelque chose de difficile. Une rupture est un deuil, la perte d’un emploi peut être vécue comme un deuil, la perte d’un être chère est un deuil, la perte d’un animal de compagnie est un deuil…

Et dans ces situations émotionnellement compliquées on vient rajouter une injonction du FAIRE….

Mais d’abord c’est qui « on » ? Un deuil se vit, se traverse à son rythme. Parfois il y a juste à ETRE cette personne le temps que cela le nécessite. Et là aussi, la société y va à coup de « il te faut une année complète pour faire ton deuil, juste le temps de passer toutes les dates clés et après tu iras mieux »… Alors forcément, les personnes que je reçois qui se trouvent dans cette situation se sentent inférieures ou pensent que quelque chose cloche chez elles quand l’année écoulée elles portent encore leur tristesse en bandoulière…

Il en est de même pour l’expression « faire une fausse couche ». Une autre expression banalisée qui est aussi à mon sens d’une violence inouïe.

Comme s’il fallait nier cette grossesse avortée prématurément. Comme si ce petit être n’avait jamais existé… Le mois dernier une jeune femme me confie en larmes sa souffrance suite à une grossesse interrompue trop tôt il y a plusieurs années. Son corps lui renvoyait un signal à chaque cycle. « C’est comme si tous les mois mon corps pleurait » me dit-elle. Les réminiscences d’un traumatisme s’expriment très souvent par le corps qui a engrammé la charge émotionnelle et la retranscrit. Et les remarques de son entourage qui venaient lui assener un coup supplémentaire : « c’est un entrainement pour le prochain ! » …

Lors de la séance nous avons rendu sa place à ce petit être parti trop tôt, car oui il a bien existé, il n’était pas FAUX il était bien réel…. Et avec tout autant de douceur nous avons petit à petit donné beaucoup d’amour à la part de cette femme brisée par ce qu’elle a vécu.

Les mots ont le pouvoir de guérir et de détruire.  Prenons conscience de leur énergie et de leur impact sur la personne qui les reçoit. Prenons en compte la souffrance de l’autre. Parfois, les mots ne sont pas nécessaires. Une main tendue, une étreinte, une présence ont également un réel pouvoir de consolation…

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