#2 – Je n’ai pas les codes…

#2 – Je n’ai pas les codes…

Je n’ai pas les codes…

Accueillir et accepter sa singularité, sa particularité peut être le chemin de toute une vie. Une quête dans laquelle se mêlent et s’entremêlent tellement de peurs. La peur de ne pas être compris, de ne pas être aimé, d’être rejeté et jugé.

Une équation impossible à résoudre.

Aussi longtemps que je m’en souvienne ma singularité m’a collée à la peau. Une enfant sociable mais qui ne trouve pas sa place. Une enfant qui en apparence s’adapte à toutes les situations, car c’est bien connu, les enfants s’adaptent à tout, ils suivent le mouvement.

Un monde imaginaire qui me nourrit, me porte et me comprend. Ce monde qui me coupe du réel. Ce réel que je n’arrive pas à apprivoiser. Je ressens tout, trop, très fort. Tous mes sens sont beaucoup sollicités. La souffrance de l’autre me touche, je peux la voir, la sentir, la ressentir, la faire mienne. L’émotion de l’autre me submerge, elle m’emporte dans des lieux que je découvre, que je visite en profondeur.

Le voile avec l’autre côté est quasiment inexistant.

Je suffoque. Mon corps retranscrit à sa manière, pas forcément la plus douce, ce que ma conscience n’arrive à intégrer. Je n’ai pas les codes, je ne sais que faire de tout ça. Alors je ferme la porte et je fais tout pendant plusieurs années pour rentrer dans le moule, rester dans le rang. Fidèle à ce que l’on attend de moi. Et pendant des années ça se passe bien, en surface… Mais dans les méandres de mon âme, ça bouillonne, ça toque à la porte. Faire la sourde oreille, ça finira bien par passer. Mais je me sens à l’étroit. Ce monde n’est pas le mien, ne me correspond pas. Une nostalgie venue d’ailleurs m’envahit.

Et puis la Vie en a décidé autrement. La Vie est joueuse. Même joueur joue encore, la partie n’était pas finie. Alors elle a insisté lourdement, intensément, douloureusement pour me faire passer le message. Et la chasse aux trésors était lancée. Des indices allaient être placés sur mon chemin. Tel un éclaireur je partais à leur rencontre. Une rencontre déjà programmée, préméditée et orchestrée par l’invisible.

Appréhender ses ressentis et y aller à tâtons. Prendre soin de ce corps qui a été le témoin de tant de refoulements et de dénis. L’habiter, l’incarner et l’autoriser à ressentir à nouveau. Et être à son écoute, lui faire confiance. Le corps sait, il ne ment jamais. Laisser mes mains aller où elles veulent, elles savent quoi faire, comment faire. Se laisser guider par ces voix qui murmurent des mots venus d’ailleurs et s’en faire l’interprète.

Et enfin comprendre que la folie n’est qu’une illusion, que le visible et l’invisible ne font qu’un partout en permanence. Qu’il n’y a pas de choix à faire, pas de camp à choisir.

Je n’ai pas eu les codes pendant des années, et une chose est sûre je ne les aurai jamais ! Alors, avec l’aide de ma Dream Team, j’ai créé les miens. J’ai appris et j’apprends tous les jours à aimer ma singularité, mon hypersensibilité. Telle une boussole elle guide mon quotidien et fait en sorte que chaque jour compte car c’est un cadeau.

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